Et si on en faisait moins en 2023 ?

Si on choisissait d’en faire moins pour une fois ?

Si cette année, chacun et ensemble, nous acceptions moins de pression et pas plus, moins de projets, de chantiers, de responsabilités, de réunions – et pas toujours plus -, moins vite, pas toujours en urgence ?

Si on imaginait de travailler moins pour gagner moins, d’en faire moins pour mieux respirer, de diminuer la quantité pour augmenter la qualité ?

Si on se permettait ainsi de regagner du temps pour soi, de préserver son énergie, de retrouver du recul et du plaisir ? Parce que plus par plus à la fin égal trop, et que trop est un piège, pour soi et pour le monde.

Et pour en faire moins… si on résistait ?

Aux actionnaires ? Aux injonctions managériales ? A l’avidité ? Aux habitudes ? Comme à toutes ces voix intérieures qui nous disent que ce n’est jamais suffisant, jamais assez, jamais assez bien ? Ou simplement à l’idée – si bien ancrée collectivement -que « plus » serait la seule manière de faire « mieux » ?

Comme si manger plus faisait sens, une fois que ses besoins naturels sont satisfaits ? Comme si la vie dans un appartement de 80 m2 était structurellement différente de la vie dans un appartement de 70 ? Comme si passer 12h par jour en réunion était la meilleure manière de prendre des décisions justes et de fédérer des énergies ?

Comme si consommer, produire, dépenser plus serait encore possible à l’infini, sans limites ni conséquences…

Comme si la tour de Babel n’avait pas fini par s’effondrer.

Alors… que choisirez vous de diminuer en 2023 ? De simplifier ? D’abandonner ?

A quoi choisirez-vous de résister cette année ?

La façon la plus simple de changer… c’est de changer de narration !

Le monde est rarement tel que nous voudrions qu’il soit, surtout le monde professionnel, frustrant par nature. Mais changer de job n’est pas simple. Changer notre boss n’est pas en notre pouvoir, changer de collègues non plus. Sans même parler de changer les actionnaires 🙂

Il nous reste pourtant toujours une solution possible pour vivre différemment notre relation au travail… c’est de changer de narration. Au sens – très simple, très concret – de changer la manière dont nous nous racontons les situations vécues.

Car, si j’y réfléchis bien… le vrai problème, est-ce mon patron, ou la manière dont j’interprète son comportement ? Ses jugements, ou l’endroit d’où je les accueille ? Mes collègues, ou la façon dont j’imagine qu’ils me considèrent ? Le fait de ne pas avoir eu le job, ou la dévalorisation que je lui associe ? La pression qu’on me met pour tenir des objectifs improbables, ou le sentiment d’échec que ça réveille en moi ?

Et si on éclairait alors autrement les situations ? Si on faisait tourner les faits pour se les présenter sous un jour différent ? Pour être ainsi son propre « spin-doctor », avisé, malin, positif…

Bien sûr qu’il y a des situations réellement dégradées qui ne se laisseront pas réduire ainsi. Bien sûr. Mais votre situation à vous, là, aujourd’hui ? Êtes-vous sûr que la colère, la rancœur, le sentiment d’échec ou d’injustice, l’impression d’être victime soient vraiment les seules narrations possibles ? 

Nous créons ce que nous pensons. Ce que je me raconte est ce que je vis. « Là où va la pensée, va l’énergie » aiment à dire les maîtres de Qi Gong ou de Tai chi. Nous pouvons donc aussi tout créer autrement, mieux, plus agréablement

Tant qu’à interpréter le monde, autant faire ça bien. Ce ne sera peut-être pas plus juste au final, mais ce sera plus confortable à vivre. Le gain sera donc évident, et fera boule de neige autour de nous…

Parier que je peux changer de vie – en changeant de narration sur ma vie -, c’est un peu comme le pari de Pascal. En plus simple, plus moderne… et beaucoup moins engageant !

Didier Goutman
https://didiergoutman-conseil.fr/
 
https://justeplaceautravail.fr/

Changer de voie, de métier, de job, de patron, de posture, de croyance… oui c’est possible !

L’avantage, avec le travail, c’est qu’il y a toujours quelque chose à y changer. C’est un monde en mouvement vivant 🙂

Bien sûr, si vous êtes pleinement heureux dans votre job actuel, ne perdez surtout pas votre temps avec ce message. Mais si vous ressentez tensions, frustrations, ennui, morosité, inquiétude ou saturation à l’idée même de recommencer une année pleine au travail… qu’allez-vous décider de changer maintenant ?

Parce qu’un changement est toujours possible. Sur un plan… ou sur un autre ! Et parce que trop de souffrances inutiles s’entretiennent seulement de nos immobilités intérieures.

Vous aimeriez changer de voie ? de job ? de contenus ? de lieu de travail ? Et pourquoi pas ? ça semble difficile ? Mais n’est-ce pas surtout parce qu’on le pense ainsi ? Qu’on ne se donne pas le temps de poser ses envies, de visualiser les changements et de se mettre en mouvement ?

Et même si la situation ne permet encore aucun déplacement concret, pourquoi ne pas plutôt changer d’attitude ? De posture intérieure ? De façon de penser la situation, donc de la vivre ? Pour plus de détachement, de recul, d’humour, de légèreté par exemple…

Pourquoi faudrait-il nécessairement que le travail soit lourd, ennuyeux, conflictuel, frustrant, enfermant ?

Dans quelle mesure n’en sommes nous pas complices aussi ?

 

Par nature, le monde change en permanence. Aucun jour n’est semblable au précédent…

Alors, vous, qu’allez-vous changer en 2022 ?

« Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux. » (Eugène Ionesco, « Rhinocéros »)

Entre un cercle vertueux de confiance et de réussite, et un cercle vicié de peur, d’évitement et d’échec, le résultat final peut être spectaculairement différent. Mais avons-nous toujours conscience que – au point d’origine – l’écart pouvait être souvent minime en réalité ?

Imaginez ainsi… quelque chose que vous n’aimez pas faire ! Et pour chacun d’entre nous, ce sera une situation différente : informatique ou prise de parole en public, développement commercial ou gestion des conflits… Par timidité, par habitude, parce que vous vous êtes laissé convaincre que ce n’était pas pour vous, ou parce qu’il y a là quelque chose qui ne vous parle pas, vous évitez donc la situation, c’est plus simple. Mais plus vous l’évitez, moins vous savez la gérer, c’est logique. Donc moins vous avez confiance en vous, donc moins vous pouvez la gérer, donc plus vous l’évitez. Plus l’évitement devient une contrainte. Plus vous êtes obligé de choisir des situations, donc des jobs, dans lesquels vous n’y serez pas confronté. A la fin bien sûr, vous pensez que vous en êtes incapable et que vous avez donc bien fait de ne pas l’affronter. Ce qui au départ était une réticence est devenu fatalité, i.e. une croyance intérieure suffisamment ancrée qui achève de conditionner vos choix. Mais est-ce vraiment juste ? D’ailleurs… a-t-on jamais peur de ce qui ne nous concerne pas ?

Imaginez encore… Au lieu d’éviter la situation, malgré vos doutes, vos craintes et vos réticences, vous l’affrontez, même si c’est sans confiance, même si c’est du bout des lèvres. Comme vous l’affrontez, vous apprenez, donc vous progressez. Progressant, vous prenez confiance. Affrontant, vous prenez la mesurez de la difficulté réelle, vous trouvez des alliés, vous imaginez des méthodes, vous sériez les problèmes. Au final, et même si vous n’y trouvez pas de plaisir ou d’intérêt particulier, vous avez intégré une compétence complémentaire. En tout cas, ce n’est plus une contrainte, encore moins un handicap.

Bien sûr, toutes les difficultés ne se laissent pas réduire ainsi… mais beaucoup si ! C’est là qu’une prise de recul est nécessaire, et parfois un accompagnement. Pour mesurer ce qu’il en est vraiment de nos incapacités supposées. Et ouvrir la porte à de vraies transformations, souvent plus simples qu’il y paraît…

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Et si notre corps avait toujours raison ?

Oui, je le sais bien, c’est un blog consacré à la place au travail, pas aux médecines douces. Et pourtant, en matière de place professionnelle aussi, les ressentis, les expressions du corps et les accidents de la vie peuvent être un guide utile, un allié fidèle quand il s’agit de comprendre réellement qui nous sommes et de quoi nous avons besoin…

Si je ne peux plus me lever pour aller travailler, si je tombe soudainement malade, si je suis victime d’un accident, si je me casse un bras, un coude, un pied… dois-je nécessairement en accuser la malchance ou la fatalité, même si c’est naturel ? Ou bien réfléchir à ce dont il pourrait être question sinon ?

Aussi étrange que ça puisse paraître en effet, il semblerait bien souvent que ça ne se soit justement pas produit par hasard. Mais par nécessité. Et pas pour nous retarder, nous punir ou nous contrarier. Mais pour notre meilleur bien.

Comme si la partie de nous la plus profonde, celle qui sait ce que nous portons de plus précieux, ce que nous avons besoin de vivre et d’incarner, n’avait parfois pas d’autre moyen de s’exprimer que de résister ainsi à ce que nous lui faisons subir sinon à force d’habitudes, de déni, de discours réalistes et de souci de bien faire. Si le capitaine du navire reste ainsi sourd à ses appels répétés, alors le chef des machines peut fort bien trouver un moyen de mettre les machines en panne. Pour que nous prenions le temps de nous arrêter, de nous reposer, de réfléchir, de prendre du recul, d’infléchir notre course. Et le plus souvent sans que ça ait d’ailleurs aucune conséquence négative, au-delà de la gêne directement occasionnée.

On le sait bien, il est très facile de mentir en paroles, alors que les attitudes et les gestes généralement ne mentent pas. Mais si le corps ne ment pas aux autres, pourquoi nous mentirait-il à nous ? Sachons donc l’écouter. Il pourrait bien savoir lui ce que justement nous ne voulons pas voir.

Comme le dit d’ailleurs un vieux proverbe très connu, qui veut aller loin… manage sa monture !

Sale temps pour les perfectionnistes !

En entreprise ou à leur compte, beaucoup des meilleurs aiment le travail bien fait, très bien fait. Quoi de plus normal ?

C’est ce sens du détail, ce soin de tous les instants, ce souci constant de très bien faire qui les rend efficaces en effet, mais aussi appréciés, recherchés, valorisés. Pourquoi donc y renoncer ?

Problème : dans un monde sous pression constante, de plus en plus rapide, ultra-connecté, en modes projets permanents, comment faire tout bien tout le temps ? Est-ce même encore possible ? Comment réconcilier alors cette envie de perfection, ce goût des jobs impeccables, cette souffrance de l’approximatif… avec la nécessaire adaptation à un monde tendu, exigeant, inquiet, plus que jamais multidimensionnel, international, partagé, digital ? Sans y laisser sa santé, son courage, son envie ? A fortiori quand on a aussi une vie en dehors, et que dans celle là aussi on aimerait que tout soit parfait, ne pas faillir, ne pas décevoir. Avec ses enfants, ses amis, ses conjoints, ses parents, dans sa vie culturelle, sportive, associative…

Les plus politiques ne s’en soucient pas, ils ne s’intéressent vraiment qu’à ce qui les sert. Les plus dilettantes non plus, ils font ce qu’ils peuvent, et le ciel les aidera. Seuls les plus concernés sont en souffrance. Et pourtant cette souffrance ne sert à personne…

Amis perfectionnistes, le monde ainsi nous tend une perche, même si nous ne le savons pas. Il nous oblige à lâcher. A gagner en souplesse. Et à faire des choix. A perdre en contrôle, et à mieux définir nos priorités.

Nous ne serons pas parfaits et nous ne pourrons pas tout faire en effet. C’est devenu clairement impossible. Mais nous pouvons encore très faire bien l’essentiel… Et ce sera sûrement suffisant !

Alors, en 2017… A quoi allez-vous donc renoncer ?